Alors que j’écris ces lignes, je sens que j’arrive à la fin d’une période qui m’a coûté, mentalement et émotionnellement. Encore la nuit dernière, j’ai mis des heures à m’endormir parce que je me sentais isolée, nulle et incapable d’accomplir quoique ce soit. J’ai souvent ce sentiment d’être débordée et que je ne vais pas y arriver. Ce sentiment a pris le dessus sur ma bonne humeur ces dernières semaines. La solitude que je ressens du fait d’être loin des gens qui me sont les plus proches s’ajoute au fait que j’en ai marre de passer ma vie à me plaindre et de leur faire porter ce fardeau. Au final, pour faire une analogie sportive, lutter contre la dépression c’est un peu comme faire de l’escalade. Il faut savoir quand continuer à grimper, et surtout de savoir quand s’arrêter avant d’entrainer toute ses camarades de cordée avec soi.
Si j’estime que ma lutte contre la dépression est un combat constant que je mène depuis une vingtaine d’années, je sais aussi que je m’en sors relativement bien. Je ne suis plus de traitements lourds depuis 10 ans. J’ai très rarement recours à la médication traditionnelle qui ne m’a jamais offert que des pauses dans la douleur plutôt que des solutions durables. Si j’ai des jours sans, ça fait longtemps que je n’ai plus d’idées très noires et que, par dessus tout, je sais que ce que je ressens aujourd’hui n’est pas ce que je ressentirai demain. Qu’à un moment ou à un autre, j’irai mieux.
S’il y a un truc qui marche pour moi, c’est de passer du temps dehors. Les arbres s’en foutent pas mal que j’ai du mal à respirer, ils seront toujours là pour me faire de l’ombre. L’océan s’en tape que je me sente fragile, il me retournera dans une vague et me fera me sentir vivante à nouveau. Et les animaux que je croise sont autant de rappels de ma condition d’être vivant, qui réfléchit un peu trop.
Alors si ça ne va pas, sortez prendre l’air. Prenez vous par la main et allez écouter la nature. Marchez pieds nus dans l’herbe ou dans l’eau. Faites une randonnée. Ou une balade en vélo. S’il est bien d’avoir un cercle d’amis et de proches qui vous aident à gravir cette fameuse montagne, il vous faudra aussi apprendre à sortir d’une crevasse seul(e), en utilisant vos propres outils. Et la nature est selon moi le meilleur d’entre tous.
Et surtout : réalisez dès maintenant que vous n’êtes pas votre anxiété. Elle est parfois si forte que vous avez l’impression qu’elle définit qui vous êtes, mais ce n’est pas le cas.
Plus de ressources sur le sujet :
- The Nature Fix par Florence Williams
- Nature against depression par l’Université de Chicago
- Mental Health Benefits of Nature Exposure sur Psychiatry Advisor