Paris-Roubaix Challenge 2019

Posté le 17 Mai. 2019 dans : Comptes-rendu de courses, Cyclisme

SPOILER ALERT : Je suis bien arrivée au bout.

Après ma première participation aux 70 km du Paris-Roubaix Challenge en 2017, j’ai eu la chance de pouvoir remettre le couvert et de me lancer sur la version de 145 km cette année.

Vu que j’avais adoré ma première expérience sur le challenge, j’avais très envie d’y retourner en 2019, j’avais même d’abord envisagé le 172 km. Puis une invitation providentielle est arrivée dans ma boite mail : comme vous l’avez sans doute vu sur mon insta, je suis devenue ambassadrice pour Probikeshop cette année et grâce à eux j’ai eu l’opportunité de rejoindre la super chouette équipe d’Oakley pour un week-end au coeur de l’Enfer du Nord.

Partie de Bayonne en train le vendredi, je galère durant tout le trajet (merci la SNCF) pour essayer de faire comprendre aux gens que l’espace vélo ne doit pas servir à mettre des bagages. Bref je vous la fais courte, c’est toujours pas simple de voyager avec son vélo en France (même avec une housse, même en payant un emplacement spécifique).

En arrivant à Lille, je décide de rouler jusqu’à l’hôtel pour me dégourdir les jambes, et je découvre avec une pointe de stress que mon dérailleur a dû prendre un choc pendant le trajet : je n’arrive qu’à passer sur mes 3 petits pignons, donc j’emmène un braquet beaucoup trop costaud pour moi (40×15). En arrivant à l’hôtel j’essaie de comprendre ce qu’il s’est passé, vu que je suis une grosse buse en mécanique je ne comprends rien, et je me dis que de toute façon, j’irai à l’assistance technique sur le départ de la course le lendemain pour régler tout ça.

Après un rapide apéro et un solide dîner composé d’un plat de pâtes, je fonce dans ma chambre pour préparer mes affaires et ainsi pouvoir partir tôt le lendemain. Le départ est libre, c’est-à-dire que je je peux partir selon mon envie entre 7h à 10h, vu que je suis assez matinale (mais pas trop), je décide donc la veille de partir avant 8h, et je file dormir vers 23h.

Mon Paris-Roubaix Challenge 145 km

Le lendemain matin après m’être habillée et avoir pris un petit déjeuner rapide (fromage, pain, banane), on se met en route pour le vélodrome de Roubaix. Je vais récupérer mon dossard puis je passe 20 minutes à chercher l’assistance technique dont personne ne connaît l’emplacement… Je trouve alors par hasard un petit monsieur (qui se trouvera être réellement l’assistance technique) devant son camion avec un pied de mécano, qui me règle le vélo et me dit que tout est bon (enfin il parlait pas français donc c’est ce que j’ai vaguement compris en lisant son langage corporel). Je m’engage donc dans le SAS de départ et je décolle à 8 heures pile.

Bon, j’essaie de changer mes vitesses et je me rends compte que la journée va être plus longue que prévue. J’ai toujours mes 3 petits pignons, rien de plus. Allez, je me dis que c’est pas très grave, comme un de mes potes me l’a rappelé la veille sur insta : “Roubaix c’est plat“, et je devrais arriver à m’en sortir quand même.

En revanche je décide de rouler toute seule afin de ne pas me mettre en sur-régime vu que je ne pourrais jamais mouliner pour récupérer. Je me dis qu’à la prochaine assistance technique, un mécano pourra sans doute m’aider avec mon dérailleur. Je fais donc 40 bornes sans changer de vitesse, et avec mon disque avant qui couine (ça arrive). Pour autant, le temps est parfait, les gens sont sympas et je suis super contente d’être là. Je profite du moment et je me dis que ces aventures me muscleront au moins le mental.

Arrivée à la première assistance, le second mécanicien n’arrive pas non plus à solutionner mon problème (au final la gaine était rentrée dans le dérailleur donc trop en tension pour accéder aux autres vitesses), mais il règle mon frein à disque avant et mon vélo arrête alors de couiner.

Je repars déterminée à finir, et j’arrive alors à l’entrée de la mythique Trouée d’Aremberg. Si vous vous posiez la question : oui c’est aussi douloureux que ça en a l’air. Je me fais secouer et dès que je perds de la vitesse j’ai énormément de mal à relancer. Mais bon, c’est quand même fou d’être là, donc je continue en essayant de maintenir mon petit rythme.

Puis les secteurs pavés s’enchaînent. J’ai appris à ne plus me cramponner à mon guidon, j’ai de bons gants, une bonne guidoline et je ne m’abîme pas l’intérieur des mains comme ça avait pu être le cas en 2017. Quand je vois que je n’arrive plus à relancer sur le haut du pavé, je vais rouler au bord pour reprendre de l’élan et je repars. Tout se passe très bien, je pense à manger, à boire et je ne crève pas. C’est le Paris-Roubaix presque idéal.

J’ai continué à rouler seule toute la journée. Pas envie de prendre les aspirations des gens devant moi, pas forcément envie de discuter, je voulais juste être dans ma tête et profiter pleinement du moment. Au final, tout est passé très vite !

Pas mécontente néanmoins d’arriver au kilomètre 148, je fais mon tour de piste dans le mythique vélodrome et je passe la ligne d’arrivée. Quel chouette challenge et quelle fierté d’avoir terminé malgré mes petits soucis techniques.

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Après un burger et une bière au vélodrome, nous partons ensuite vers Compiègne afin de suivre les pros dès le lendemain. Comme à chaque fois pour moi, c’est un moment magique d’assister à la présentation des équipes, au départ de la Course et à l’arrivée dans au vélodrome. Quelle course et quelle ambiance ! C’est de très loin ma classique préférée.

Enfin voilà, j’ai vécu un très chouette moment, et je ré-apprends à me faire confiance et à prendre du plaisir dans ce que je fais, alors pour tout ça et tout le reste, merci à l’équipe de Probikeshop et à celle d’Oakley pour ce moment génial.


Mes prochains challenges arrivent prochainement, et ça va être long, très long… Mais avant de vous en dire plus, dites moi ce que vous préparez dans les commentaires, je suis curieuse !