Faire du vélo au Japon : notre expérience sur la Diamond Route

Posté le 20 Jan. 2020 dans : Cyclisme, Voyages à Vélo

J’étais partie il y a quelques semaines découvrir le Japon pour mon boulot… Et ça avait été un vrai coup de coeur. Les paysages, les gens la nourriture…Entre Osaka, Fujisawa, Chiba & Tokyo, j’avais été gâtée en terme de découverte ! 

L’univers a dû sentir que je tombais en amour pour le Japon, car j’ai eu la chance d’y retourner ce mois-ci, pour réaliser un rêve qui me tenait beaucoup à coeur : y faire du vélo. 

Le Japon est un pays absolument incroyable, tant par la diversité de ces paysages que par sa culture, si riche et si différente de la notre. J’écris ces lignes à l’aéroport, et j’ai déjà envie de revenir pour découvrir Kyoto et ses cerisiers en fleurs, et les pistes de ski d’Hokkaido.

Mais revenons-en au vélo et au pourquoi de ce voyage : J’ai eu la chance d’être invitée par l’agence de voyage Miki Travel qui conçoit en ce moment deux séjours au Japon à destination des amoureux de la nature, et plus précisément des trekkeurs & des cyclistes. Ce séjour suivant la Diamond Route qui se partage entre 3 préfectures proches de Tokyo : Ibaraki, Fukushima & Tochigi.

Et si la partie trekking vous intéresse, vous pourrez la découvrir sur la chaîne Youtube d’Helena avec qui nous avons voyagé.

Si l’article ne répondait pas à certaines de vos questions, n’hésitez pas à les poser dans les commentaires !

Voyager avec nos vélos au Japon

Nous avions choisi de voyager avec nos vélos & Air France. 

Les vélos démontés & bien emballés dans des valises vélos solides et adaptées au voyage en avion. 

Malheureusement AirFrance a réussi à égarer nos deux valises, celle d’Olive est arrivée avec 5 jours de retard, la mienne avec plus d’une semaine (et mon vélo a été abimé dans l’histoire), donc nous ne recommanderions vraiment pas AirFrance.

Si c’était à refaire nous choisirions sans doute de faire partir les vélos par transporteur (type DHL) quelques jours avant nous pour les récupérer directement à notre hôtel en arrivant. 

Combien ça coûte ? : Nous avons payé 230€ pour 3 bagages (deux valises vélo + un bagage en soute avec nos vêtements) à l’aller puis 270€ au retour (pas d’explication d’Air France sur le pourquoi du comment non plus).

Nous avons donc utilisé majoritairement des vélos de location sur place, ou ceux prêtés par les hôtels. Je vous ai indiqué les infos de location plus bas dans l’article au cas où vous décidiez de ne pas transporter vos vélos si vous vous rendez sur la Diamond Road !

Pourquoi la Diamond Route ? 

La Diamond Route relie les préfectures de Ibaraki, Fukushima et Tochigi en dessinant la forme d’un diamant. 

Elle permet de découvrir un Japon très préservé & très authentique, loin des itinéraires touristiques et des villes grouillantes de monde. C’était exactement cette partie du Japon que nous voulions découvrir, loin des idées reçues & des paysages connus.

Nous avons ainsi roulé au bord de l’Océan Pacifique, au pied aux montagnes, au milieu de la forêt ou autours de lacs magnifiques. Loin de la folie du trafic des grandes villes, nous avons été hyper agréablement surpris par les automobilistes japonais : très respectueux, ils doublent en se déportant d’au moins 1 mètre et nombreux ont été ceux qui nous ont fait un signe gentil ou un sourire. 

Est-ce que c’est dangereux de rouler en vélo au Japon ?

De mon expérience : pas du tout.

Ayant l’habitude de rouler en France, ça a été un vrai changement pour nous, et ça s’est avéré très reposant : que ce soit sur les pistes cyclables ou sur les routes, nous n’avons rencontré que de la bienveillance & de la politesse. On a même roulé sur l’équivalent de routes nationales et on a été agréablement surpris de voir que  les bus attendaient derrière nous pour pouvoir bien se déporter et nous doubler en sécurité.

De notre côté, on s’est complètement pliés au code de la route japonais : bien marquer les stops, ne pas griller les feux rouges… Bref on a été des cyclistes super sages & civiles. Les japonais sont hyper respectueux et nous voulions absolument donner un bon exemple des cyclistes européens. 

Ibaraki : La Ring Ring Road

Première étape durant notre voyage dans la préfecture d’Ibaraki, qui se trouve à 1 heure de route environ de Tokyo. Après un premier repas japonais au pied du Mont Tsubuka, nous enchainons avec la visite du Tsukuban Shrine, où nous apprenons les rituels à accomplir avec nos guides & avons l’occasion d’assister aux prières des visiteurs du temple.

Puis nous nous mettons en route vers la Ring Ring Road : une voie cyclable de 180 kilomètres autour du lac Kasumigaura & de ses alentours offrant des paysages incroyables, avec en toile de fond le Mont Tsukuba.

Le lac Kasumigaura est le deuxième plus grand lac du Japon en superficie. Lorsqu’il fait beau, le Mont Tsukuba et Ushiku Daibutsu (la plus grande statue de Bouddha en bronze debout du monde) sont visibles de l’autre côté du lac !

Le Mont Tsukuba est l’une des montagnes les plus célèbres du Japon. Le parcours de la Ring Ring Road passe par une piste cyclable dédiée construite sur le tracé de l’ancien chemin de fer de Tsukuba. Les anciens bâtiments de la gare le long du parcours ont été transformés en aires de repos, ce qui en fait le parcours idéal pour les débutants. Un itinéraire alternatif comprend l’ascension du Mont Tsukuba, il en a donc pour tous les goûts !

Nous avons pu ainsi faire un petit tour de la Ring Ring Road (mais pas les 180 kilomètres) afin de découvrir cette partie de la Diamond Route, et profiter des installations prévues pour les cyclistes (location de vélos, café, vestiaires, douches) . Le bitume est impeccable, les autres cyclistes très respectueux et à peine partie, je rêvais déjà d’y revenir pour faire tout le parcours. Ring Ring Road, je reviendrai !

Si découvrir la Ring Ring Road vous intéresse, les différents parcours (débutant/confirmé/expert) sont disponibles ici, de 25km à 180km.

Accès : En 50 minutes au départ de Tokyo Station prendre la ligne JJ Special Rapid Tsuchiura et descendre à la gare de Tsuchiura. La base cyclable Ring Ring Tsuchiura est directement reliée à la gare et est entièrement équipée de consignes à bagages et de douches.

Où dormir : Nous avons rejoint l’hôtel Daiwa Roynet dans la ville de Mito le soir-même, mais il existe également des logements plus proches de la Ring Ring Road & du Mont Tsukuba.

Où manger : Nous avons mangé dans un petit restaurant au pied du Mont Tsukuba, mais vous pourrez également trouver tout au long de la Ring Ring Road, des petites échoppes dans lesquelles manger des spécialités locales.

Louer un vélo : Une dizaine de loueurs se trouvent sur le parcours, il faut compter entre 1500¥ et 3000¥ (soit entre 15 & 30€ environ) pour louer un vélo à la journée. Mieux vaut prévenir 3 jours à l’avance en particulier si vous voulez un vélo en particulier (de route ou électrique). Toutes les infos sur la location sont disponibles ici.

Fukushima : Iwaki & le Lac Hibara 

Deuxième grande étape de la Diamond Route : La préfecture de Fukushima. Celle dont j’avais tant entendu parler sans jamais la situer ou même la voir dans d’autres circonstances que celles dramatiquement relayées par les infos. Ce n’est pas forcément une destination de voyage “commune” pour nous français, et pourtant, ce fut sans doute ma plus belle découverte au Japon.

Ce qui m’a marqué à Fukushima c’est la résilience de ses habitants. Malgré le Tsunami et la catastrophe nucléaire qui ont touché son territoire ces dernières années, la vie abonde et prospère.

Lors de notre première sortie, nous avons exploré la Côte Pacifique où se mêle friches industrielles, pistes cyclables & temples sur les rochers. Étrange & magique en même temps… Nous avons terminé notre sortie au Fish Market d’Iwaki pour goûter des brochettes tout aussi étranges et magiques que cette sortie.

Le lendemain, nous partons dans les terres pour rejoindre le lac Hibara dont nous avons prévu de faire le tour. Changement total de paysage, nous sommes passés de la radieuse Côte Pacifique au ténébreux Mont Urabandai, plus question de rouler en cuissard court à partir de maintenant !

Le tour du lac est assez facile, et fait environ 30 kilomètres, nous l’avons fait avec des vélos empruntés à l’hôtel sans trop de peine, mais je recommanderai vraiment d’utiliser un vélo de route si vous voulez en profiter à fond.

Les paysages sont à couper le souffle… Et les automobilistes japonais savent partager la route, un vrai bonheur !

Où dormir :

  • Au Ryokan KIRARI pour une expérience authentique : dormir sur un futon dans des chambres munies de cloisons coulissantes, après avoir dégusté un excellent repas traditionnel et avoir fait un tour au Onsen (bains chauds) dans son Yukata (sorte de kimono d’intérieur). C’est l’hébergement que nous avons préféré au Japon !
  • À l’hôtel Urabandai Lake Resort pour une expérience luxueuse : nous avons eu une chambre immense, profité à fond du buffet à volonté & avons passé la soirée au Karaoké de l’hôtel avec nos amis japonais.

Où manger : Nous avons surtout profité des dîners & petits déjeuners d’hôtels qui étaient gargantuesques pour faire le plein de bonnes choses mais on peut trouver des restaurants absolument partout sur la route. On peut manger de tout, et globalement les options végétariennes existent même si elles ne sont pas nombreuses.

Louer un vélo : Nous avons utilisé des vélos de location le premier jour puis emprunté les vélos à l’hôtel de type vélo de ville faute de mieux. Je vous recommande vraiment d’utiliser des vélos de route si vous allez vers Urabandai, la route en vaut la peine et il y a pas mal de dénivelé !

Tochigi : Le Lac Chuzenji & ses environs 

Dernière étape de la Diamond Route : la préfecture de Tochigi pour aller rouler autour du lac Chuzenji et de ses environs.

Au milieu de montagnes sauvages, nous avons donc emprunté une route interdite aux automobilistes à la découverte du Lac Chuzenji. Je me souviens avoir été envahie d’un sentiment de calme et d’apaisement très rare (enfin jusqu’à ce que ça remonte et que j’en chie comme jamais). Cette sortie restera de loin, mon moment préféré sur les routes du Japon. Seule frustration : n’ayant toujours pas reçu mon vélo je n’ai pas pu faire l’ascension finale avec les garçons (mon VTT de location était vraiment trop lourd pour me lancer là-dedans vu que déjà j’avance pas dans les côtes avec mon propre vélo).

Où dormir :

  • Au Nikko Station Hôtel juste en face de la gare de Nikko (pratique pour repartir vers Tokyo).
  • Au Nikko Astraea Hotel où nous avons pu profiter des Onsen lors de notre dernière soirée à Nikko.

Où manger : Il y a de très nombreux restaurants & hôtels tout autour du lac Chuzenji, véritable lieu de villégiature pour les diplomates & ambassadeurs au Japon. Gyozas, Ramen, Udon… Il a l’embarras du choix ! Dans Nikko, nous avons également profité d’une soirée dans l’un des nombreux Izakayas de la ville (l’équivalent de notre bar/pub à nous) pour nous goinfrer d’edamame, de sushis et de gyozas.

Louer un vélo : Chez Kamiyama Cycle Shop à Nikko.


Pour finir, je voudrais clôturer cet article en remerciant toute l’équipe de ce merveilleux séjour.

Merci Olive, pour tout.

Arigato Gozaimasu Yasuko, Yuki, Kazu, Irie, Takuya & Nobu ! Merci aussi à nos amis rencontrés sur la route pour l’excellente compagnie : Helena, David, Guillaume & José-san, j’espère vous revoir bientôt !