Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie.
Confucius
Ou pas ?
Je pense à cette question depuis longtemps. Sans doute parce que suite à mes études de naturopathie, j’ai décidé de ne pas transformer ma passion pour la santé & le bien-être en métier.
Pourquoi ne pas faire de ma passion un métier ?
D’abord parce que je ne me sentais pas capable de recevoir des gens en consultation. J’avais encore besoin de me former, de me tester, de prendre du temps, et je n’avais pas des ressources illimitées pour continuer à me former sur le sujet.
Ensuite parce que financièrement, j’ai rapidement compris qu’il me faudrait au moins 10 ans et beaucoup de travail pour arriver au niveau de rémunération que j’avais avant de reprendre mes études (si tu débarques sur ce blog, j’étais -et je suis toujours- responsable du digital en entreprise).
Enfin, et surtout… Je ne me sentais pas m’épanouir dans cette voie. Je pensais que changer de carrière serait la potion magique pour faire fuir mes névroses, atteindre la béatitude constante & devenir heureuse. Hors plus j’avançais et plus je me rendais compte que rien ne changeait fondamentalement en moi si ce n’est que j’étais d’autant plus stressée par le fait de n’être pas du tout sûre de pouvoir vivre de ma passion.
J’avais quitté mon job car je cherchais davantage de sens à ma vie. Je voulais avoir un impact positif sur le monde, aider les gens à se sentir bien dans leur peau, à se mettre au sport et à mieux manger. Je pensais qu’en aidant les autres, j’allais forcément m’aider moi-même, et remplir ma vie de sens. Mais plus j’avançais dans mes études et moins c’était le cas. Je transposais simplement mes angoisses sur ma carrière.
Au final, faire de sa passion son métier, ne signifie pas forcément qu’on va être doué là-dedans ou s’y épanouir. J’ai en tête autant d’histoires fantastiques de gens devenus naturopathes ou profs de yoga qui adorent leurs vies, que d’histoires d’ami·e·s dont la reconversion a échouée et qui se finissent avec des dettes et une estime de soi dépréciée.
Pour ma part, j’ai choisi de retourner à mon premier métier tout en accueillant les enseignements reçus lors de ma reconversion, c’est-à-dire :
- Faire que ce que je fais puisse avoir un impact positif dans la vie des gens.
- Aider les gens à se mettre au sport.
- Travailler avec des gens dont je te partage les valeurs (la bienveillance, le sérieux) & les passions (le sport & la nourriture en ce qui me concerne)
Tout en conservant ce que j’avais pu apprendre & apprécier avant de quitter mon travail à savoir :
- Travailler dans un environnement qui évolue en permanence.
- Avoir une vraie sécurité de l’emploi qui me permette de bâtir des choses dans ma vie personnelle.
- Pouvoir voyager & découvrir d’autres cultures au travers de mon job.
Sachant que ce choix me permettait de capitaliser sur mon expérience passée et mes envies futures, et que je pouvais conserver mon blog comme exutoire (et comme porte de sortie, soyons honnêtes), si je voulais faire autre chose par la suite.
Au final, je suis très heureuse d’avoir voulu faire de ma passion mon métier, car aujourd’hui quand je vais bosser, je n’ai aucun regret. J’ai essayé, et j’ai compris que je ne serai probablement pas une excellente naturopathe en très peu de temps, et que je préférai capitaliser sur ce que je faisais de mieux et me construire une vie qui me plairait, plutôt que de trimer pendant des années sans aucune certitude de retrouver un niveau de vie qui me permettrait de construire mon futur.
J’ai compris également que j’avais l’opportunité de ré-apprendre à faire mon métier. De m’améliorer, de me former et de devenir meilleure dans ce que je faisais à la lumière de tout ce que j’avais vécu. Je vis maintenant mon job comme un privilège plutôt que comme une punition.
Pour conclure ma diatribe, je ne pense pas qu’il faille obligatoirement faire de sa passion son métier pour être heureu·x·se et s’éclater dans son job. On peut aussi se passionner pour ce que l’on fait et simplement ressentir de la gratitude pour tout ce que ce job nous permet d’accomplir.
Vous en pensez quoi ? Vous avez déjà sauté le pas de la reconversion ou vous songez à le faire ?