En 2016 j’ai couru 200km (en comparaison j’avais couru autour de 1000km en 2015 vu que je m’occupais encore de la #BoostBastille à ce moment là).
J’ai couru une dizaine de courses en 2015, alors qu’en 2016 j’ai tout juste réussi à terminer le ers
emi de Paris et j’ai ensuite raccroché mes baskets. Ma vie ayant connu pas mal de changements, j’ai complètement laissé de côté la course à pied et j’étais à peu près sûre de me ramasser en me lançant sur ce 10km de Paris Centre que j’avais déjà couru en 2013 et en 2014.
Mais c’est pleine de bonne volonté que je me retrouve le dimanche 2 octobre sur la ligne avec Norbert, avec un dossard vraiment très ambitieux qui indique le SAS -45 minutes (ouais ça va, tu peux te foutre de ma gueule, je suis optimiste à l’extrême dès que je dois acheter un dossard).
Il caille un peu, mais on est plutôt réveillés, on fonce déposer nos affaires à la consigne. Vraiment, l’organisation des courses Nike est toujours impeccable c’est fou, on met à peine 5 minutes à passer l’entrée et à tout déposer !
On se dirige ensuite vers le Pont des Arts pour rejoindre mon pote Marc, puis on croisera les copains de la boost (dont ma jolie Marina et mon Rudy) qui sont comme toujours en pleine forme. Ca me motive un peu plus, je me sens à la maison.
Après négociations auprès des gentils bénévoles, on entre dans le SAS – 50 et on retrouve alors Elise qui part aujourd’hui pour éclater son RP et passer sous la barre des 50. Je lui dis que ça me semble jouable à condition qu’il n’y ait pas trop de slalom à faire (il y avait quand même 16 000 inscrits !)
On se les gèle, mais heureusement le départ est lancé assez rapidement et on part sur une allure cool vu que je n’ai pas couru autour de 5″00 au kilomètre depuis trrrrès longtemps.
Le parcours a changé pour des raisons de sécurité, on va donc courir sur les quais. À ce moment là, je me dis que ce sera plus facile que le parcours habituel, qui bien que magnifique, demande pas mal de relances.
Et donc voilà ce qui m’est passé par la tête pendant 10km :
- KM 1 à 5
Jusqu’ici tout va bien. C’est ce que je me répète depuis le début. On trouve deux mecs devant nous qui courent exactement dans nos allures et qui sont réglés comme des métronomes, donc on se cale dans leurs pieds et on ne les lâche pas.
Norbert me demande si ça va. Tous les kilomètres. Je lui dis d’arrêter parce que PUTAIN NON JE COURS TROP VITE ET JE VAIS EXPLOSER mais je suis trop fière pour le dire.
- LE RAVITO
Je suis à jeun. Il faut dire qu’on s’est fait un super resto la veille (dont je vous reparle vite) du coup j’ai rien pu avaler. Et je ne tente pas le diable au ravito, je prends un verre d’eau, Norby mange son gel et on repart.
- KM 6 à 9
Il y a 5 tunnels à traverser. Les gars sérieusement. Déjà j’arrive pas à respirer dans les tunnels, j’ai à moitié des hallucinations à cause de l’éclairage et j’aime pas quand les gens crient. Ca va pas trop mais je me dis que c’est bientôt fini et je serre les dents. Je déteste les tunnels. Je pense au Marathon de Paris 2017 pour lequel je suis déjà inscrite et où il faudra aussi courir sous des tunnels. J’angoisse. Je songe à quitter ma carrière de blogueuse sport pour me lancer dans les concours de mangeurs de hotdogs. Néanmoins, je reste hyper professionnelle et je fais mon plus beau sourire aux photographes.
- KM 9 à 10
Je vais vomir. Ca va pas, mais alors pas du tout. Et y a plein de gens au bord de la route pour nous encourager donc je vois pas trop où vomir sans me retrouver sur la story SnapChat de quelqu’un.
Norbert a mis une grosse accélération dans la sortie du dernier tunnel me fait le décompte des mètres restants. Plus que 800m, 700m, 600m … “Plus que 400m Camille, c’est un tour de piste, ça va aller. ” Je m’accroche tant bien que mal mais je souffre le martyr. Il me dit “Regarde tu vois l’arrivée !”. BHA NON. Je mesure 1m10 et je vois rien avant d’être quasiment au pied de l’arche !
Temps final : 50.01 avec une allure à 5mn au kilomètre.
Pas peu fière parce que bien que ce soit à plus de 2mn de mon RP aux Foulées de Vincennes, c’était complètement inattendu d’atteindre les 50 minutes vu mon peu de prépa et d’ambition sur la course.
On retrouve Mathieu, Anne & Christelle qui ont fait de supers chronos puis je croise mon pote Antho qui sort facilement en 35mn29sec et qui est frais comme un gardon après son enchainement du semi de Disneyland + Paris-Versailles de la semaine précédente !
On se dirigera ensuite vers les vestiaires et je croise encore plein de copines et de copains puis c’est déjà l’heure de repartir.
Voilà, je suis super contente. Pas parce que j’ai ultra bien couru mais parce que j’ai retrouvé un truc que je pensais perdu depuis longtemps : ma capacité à me faire mal et à pousser au-delà de l’inconfort.
C’est un truc qu’on a tendance à oublier, en particulier quand on s’entraine dans son coin et sans objectif précis. Et c’est pour ça que je pense qu’il est important de toujours se fixer des petits challenges chronométrés si on veut progresser !
Spécial merci à Norbert, qui a enfin découvert que j’étais vraiment pas sympa dès que je fais du sport avec un peu d’intensité et qui est resté avec moi jusqu’au bout malgré tout. Merci bb.